Locarno Shorts Weeks : The Last Post Office
En février, le Locarno Film Festival déploie ses shorts weeks !
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En février, le Locarno Film Festival déploie ses shorts weeks !
Le mois de février est le plus court de l’année. À cette occasion, le Locarno Film Festival déploie ses Shorts Weeks, une fenêtre sur son programme de courts-métrages présentés en 2018. En partenariat avec le festival, nous vous proposons de revenir sur une sélection de quarte courts, disponibles en streaming sur notre site et accompagnés d’une critique de Thibaud Ducret. Nous continuons donc avec The Last Post Office, d’Aung Rakhine.
The Last Post Office, Aung Rakhine, Bangladesh, 2018
Dans un coin reculé du Bangladesh, un couple d’hommes travaille dans un bureau de poste isolé au bord de l’eau. Les journées passent sans aucun client potentiel à l’horizon. Les deux amants exécutent machinalement les mêmes tâches, s’adressant à eux-mêmes du courrier à défaut de paroles, et tuant le temps avec un jeu de moksha-patamu. Rien ne semble pouvoir perturber ce quotidien. Pourtant, l’office de poste est victime d’une inquiétante réputation : tous ses employés finissent inévitablement par se volatiliser sans aucune explication. Les deux hommes connaîtront-ils le même sort ?
The Last Post Office pose d’emblée son contexte et ses enjeux, très simplement, au travers d’une annonce radio rappelant les mystérieuses disparitions de tous les précédents occupants du lieu. Par la suite, le court-métrage sera presque intégralement muet. Le récit adopte alors une langueur rendue hypnotique par des cadres magnifiquement composés (dont quelques très beaux plans avec amorce façon John Ford), une superbe photographie aux tons froids qui magnifient les paysages en arrière-plan, et un impressionnant travail sur le son (le bruit du vent est omniprésent). En quelques images très évocatrices (une araignée qui tisse méticuleusement sa toile), The Last Post Office construit un élément fantastique aux résonances puissantes. L’impression de solitude et le malaise grimpent alors irrémédiablement, jusqu’à un plan final pour le moins glaçant.
Vous pouvez visionner Je sors acheter des cigarettes et voter pour ce court jusqu’au 10 février ici.
Merci à Ursula Pfander et Giacomo Hug et à toute l’équipe des Locarno Shorts Weeks.