
NIFFF 2017 – rencontre avec Léa Mysius
D’une grande sûreté dans sa réalisation et son écriture, le film dresse le portrait d’un monde en état d’obscurcissement, où la joie se trouve dans la révolte et la sauvagerie. Rencontre avec la cinéaste.
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D’une grande sûreté dans sa réalisation et son écriture, le film dresse le portrait d’un monde en état d’obscurcissement, où la joie se trouve dans la révolte et la sauvagerie. Rencontre avec la cinéaste.
Bong Joon-ho possède un talent particulier pour les prologues. Celui d’Okja présente le nouveau visage d’une multinationale, Lucy Mirando (Tilda Swinton) teinture platine et appareil dentaire indiquant une volonté de […]
Les bandes-annonces des films d’Arnaud Desplechin font rarement très envie. Celle-ci s’avère particulièrement désastreuse, en plus de vaguement mensongère par omission (la diplomatie, les troubles du sommeil, les aléas d’une […]
Ne fuyez pas Get Out, incursion (et réussite) de Jordan Peele sur le terrain de l’épouvante à résonances historiques et sociologiques. Fut un temps où Anne Hathaway était considérée comme […]
Météore, à l’obscurité de plus en plus fameuse, Frownland générera immédiatement des réactions tranchées, hostiles au besoin.
Propos clair pour héroïne tordue, palette chatoyante, sexy, pour ce qui peut se lire obliquement comme un commentaire sur l’industrie du sexe, refus de la moralisation sans balayer le bon sens, The Love Witch condense tout cela par un style à la maîtrise confondante, les allers-retours virtuoses d’une réalité fantasmatique à un cauchemar domestique implacablement croqué. Cruel, désespéré, euphorisant de brillance formelle…
Assister à une projection publique d’un nouveau Wang Bing s’avère à tous les coups une expérience sociologique en soi. Pas tant pour les signes habituels, et après tout de bonne guerre, de l’ennui (ronflements, sièges épars qui claquent) que pour ceux d’une hostilité revendiquée, de spectateurs comme outragés d’être bousculés dans un petit confort inviolable (soupirs excédés, bavardage incessant).
À un mois d’intervalle à peine concernant leur sortie respective, Pablo Larraín offre dans des langues différentes, sur deux continents voisins, deux biographies historiques. Ce qui surprend n’est pas tant le stakhanovisme que l’ampleur ambitieuse.
En différant une présentation du Ryota « authentique » le film perd sur un tableau autant qu’il gagne sur l’autre (produire un effet de surprise révélatrice). Non pas qu’il soit interdit, même dans un film de personnages, de reculer la vérité sur ceux-ci. Mais en disjoignant aussi sévèrement ce que l’un d’entre eux raconte de lui-même de sa réalité, l’identification à celui-ci est d’emblée rompue : ce qu’il se et nous raconte ne coïncide aucunement.
Confronter sa perception d’un film à un cinéaste peut aussi s’avérer l’occasion de le voir se montrer sur plusieurs points réticent à celle-ci. Le dernier mot revient ici à l’auteur. Retour sur un […]
S’exposer volontairement, Zahedi en a, lui, fait son métier. Qu’est-ce qui dès lors distingue son geste du narcissisme étroit ? Ses vidéos d’un selfie ? Des têtes parlantes pullulant dans l’immensité auto-centrée du web ? Possiblement le prix de l’honnêteté, la capacité d’un autoportrait qui n’ait rien de superficiel ou de flatteur (on parle après tout du cinéaste ayant consacré un film entier à son obsession des prostituées).
Aquarius opère telles les termites qui s’attaquent aux parois du bâtiment homonyme. Un film qui travaille sur la longueur, ronge petit à petit, à mesure qu’on n’y prête garde, grignote en profondeur, jusqu’à la dévastation dont il entendait fournir la preuve.
De fait, Adam Wingard est un plus grand metteur en scène que Daniel Myrick et Eduardo Sánchez. Cela ne signifie pas qu’il ait réalisé un meilleur film.
De son expérience de monteur, Lowery a acquis un langage cinématographique, discret et mélodieux, qu’il n’aliène en rien pour s’adresser à ce public.
Guiraudie accomplit à la fois plus et moins qu’un cinéma à sujet. Il arpente, observe, questionne, traque la bête (voir le loup face à face mais aussi contempler l’abîme du sexe), cherche la petite bête…
La rencontre avec Alain Guiraudie aura été l’opportunité de l’entendre sur des questions de territoire, de ruralité, de paysage, de solitude, de profession, de précarité – de peur et de désir, assez fatalement. Plongée dans un univers accueillant où cette fois, toutefois, le loup rôde.