Rester Vertical : un programme
Guiraudie accomplit à la fois plus et moins qu’un cinéma à sujet. Il arpente, observe, questionne, traque la bête (voir le loup face à face mais aussi contempler l’abîme du sexe), cherche la petite bête…
Film Exposure
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Guiraudie accomplit à la fois plus et moins qu’un cinéma à sujet. Il arpente, observe, questionne, traque la bête (voir le loup face à face mais aussi contempler l’abîme du sexe), cherche la petite bête…
La rencontre avec Alain Guiraudie aura été l’opportunité de l’entendre sur des questions de territoire, de ruralité, de paysage, de solitude, de profession, de précarité – de peur et de désir, assez fatalement. Plongée dans un univers accueillant où cette fois, toutefois, le loup rôde.
Par un attachement dévot au goût sûr, à la culture institutionnelle, le ridicule de Stefan Zweig – Adieu l’Europe consiste en sa conception faisandée de la dignité.
Agissant comme un révélateur estival, Suicide Squad donne à montrer, tant le meilleur de l’époque (les acquis socio-esthétiques irréversibles de la culture punk et hip-hop), que certains de ses aspects foncièrement déplaisants (le blanc-seing conféré à « quoi que ce soit qui nous protégera »).
Toni Erdmann cherche à ouvrir en termes d’actions disponibles les possibles d’un cinéma d’auteur souvent verrouillé, pris dans les mêmes schémas mesquins, ou simplement prévisibles. Un film en lutte contre l’étroitesse, au prix d’un occasionnel ridicule pour ses personnages.
Thoret de dissiper une fois de plus le malentendu sur une pente de gauche de ce cinéma-là, en le décrivant comme un libertarien, anarchiste peut-être mais alors de droite. « Carpenter a beau être anarchiste, il est d’abord américain. Il le dit lui-même : c’est quelqu’un qui ne refusera jamais un gros chèque. »
En évoluant, Love va œuvrer à déconstruire la charge satisfaisante qui en était attendue tout en remplissant le cahier des charges pour lequel son public a signé.
L’actualité électorale de 2016 ne manque pas de fournir du grain à moudre à la comédie américaine. Dans une web-série en théâtre filmé, autour de bières dont le prix varie à […]
Portlandia n’apporte guère de nouvelles encourageantes de l’état de santé de la contre-culture. Elle en offre de bien meilleures de celui de la comédie authentique.
« J’ai vu six films de Douglas Sirk. Parmi eux, il y avait les plus beaux du monde. » (Rainer Werner Fassbinder) Tous les autres s’appellent Ali (1974) est sa relecture personnelle de Tout ce que le ciel permet (1955), du cinéaste, d’origine Allemande lui aussi, qu’il admirait tant.
S’ils se sont rabibochés depuis, la perspective d’un remake de son Bad Lieutenant (1992) par Werner Herzog n’a pas vraiment ravi Abel Ferrara. Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (2009) est aussi anarchiquement enjoué que l’original n’était tourmenté. L’un et l’autre se complètent d’une singulière façon.
Le Dos Rouge dresse un état des lieux, passionnant pour qui s’intéresse à l’envers du décor, de l’art de vivre de ceux qui maintiennent la création vivante.
La différence entre Park Chan-wook et Spike Lee ? Celle qui sépare, entre deux types énervés, un nihiliste confus d’un rageur à même d’articuler les raisons de sa colère.
Il y a un miracle McCarey, dans le simple fait que ses films fonctionnent. Qu’ils ne craquent pas, comme les os de Terry se rompent par la faute de son inattention et de son impatience. McCarey est attentionné, patient. Son regard est alerte, vigilant.
En grossissant à la loupe humoristique ses thématiques, I Think I Love My Wife ramène à L’Amour à L’Après-Midi le regard acéré. Comment passer après un chef-d’œuvre avéré ? En l’occurrence en préférant le pas de côté, en ne convoitant même pas la légitimité de l’aîné.
Aussi brillant soit-il, difficile de revenir à Panique à Needle Park (1971) après le choc Heaven Knows What (2015)… Bien que le second ne soit pas per se un remake du premier, il en constitue une continuation – et en l’occurrence un dépassement – évidents.