Wai Ka-Fai propose que le salut de ses compatriotes et des figures romanesques qui peuplent sa patrie se retrouve dans une cohérence culturelle associée à des valeurs dépassant l’artificialité des désirs matérialistes régissant la vie hongkongaise.
Le voyage dans le temps demeure un outil science-fictionnel qui fascine pour deux raisons principales : il implique des questionnements logiques et philosophiques contre-intuitifs, et permet aux conteurs ambitieux de transformer leurs récits en propositions métanarratives invitant leur public à se servir de leurs outils culturels pour sonder la structure même des histoires.
États-Unis, 1933. La situation est désespérée. Le crash boursier de 1929 a initié la Grande dépression, plongeant le pays dans des taux de chômage et de pauvreté alarmants. Dans certains […]
S’ils se sont rabibochés depuis, la perspective d’un remake de son Bad Lieutenant (1992) par Werner Herzog n’a pas vraiment ravi Abel Ferrara. Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (2009) est aussi anarchiquement enjoué que l’original n’était tourmenté. L’un et l’autre se complètent d’une singulière façon.
La différence entre Park Chan-wook et Spike Lee ? Celle qui sépare, entre deux types énervés, un nihiliste confus d’un rageur à même d’articuler les raisons de sa colère.
Il y a un miracle McCarey, dans le simple fait que ses films fonctionnent. Qu’ils ne craquent pas, comme les os de Terry se rompent par la faute de son inattention et de son impatience. McCarey est attentionné, patient. Son regard est alerte, vigilant.
En grossissant à la loupe humoristique ses thématiques, I Think I Love My Wife ramène à L’Amour à L’Après-Midi le regard acéré. Comment passer après un chef-d’œuvre avéré ? En l’occurrence en préférant le pas de côté, en ne convoitant même pas la légitimité de l’aîné.
Cette France interdite a beau exister dans la vie des quelques affranchis filmés, le métrage la transforme en courant souterrain englobant le pays entier, formant une alternative aux conventions sociétales et plongeant la France dans un monde plus primal. Ce monde, c’est celui du libertinage, de la déviance et du paganisme ; un monde où l’héritage culturel promeut l’exploration de nouveaux horizons, où le patrimoine du Moyen Âge se fait lieu des violences sado-masochistes, et où la religion n’est plus qu’un vague écho des rituels de magie noire hantant les campagnes reculées.
A Nightmare on Elm Street représente un cas particulier dans l’utilisation des conventions oniriques au cinéma. Wes Craven a en effet construit son long-métrage en jonglant constamment entre les deux mondes – les deux diégèses – afin de brouiller au mieux les repères du spectateur et de renforcer les effets des scènes horrifiques, dont le rapport avec le public sert de fondement même au genre.
Aussi brillant soit-il, difficile de revenir à Panique à Needle Park (1971) après le choc Heaven Knows What (2015)… Bien que le second ne soit pas per se un remake du premier, il en constitue une continuation – et en l’occurrence un dépassement – évidents.
Dans la pénombre de Tourneur ou derrière les filtres rouges de Schrader, une angoisse commune des origines. Des restes de la RKO à ceux du Nouvel Hollywood, une même qualité de mélodrame archaïque – celui de la part animale.
La boxe a depuis longtemps inspiré de nombreux réalisateurs à mettre en scène ce sport de combat au cinéma. À l’occasion de la sortie en salles de Southpaw (Antoine Fuqua, 2015), il nous semblait intéressant de mettre en perspective quelques œuvres ayant marqué ce sous-genre du film sportif.
Projeté lors du NIFFF 2015 après avoir été sélectionné par l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID) au Festival de Cannes, Gaz de France a été l’une des meilleures […]
Plus qu’oublié, Lord of East China Sea est un grand biopic schizophrène, pris entre deux courants interprétatifs conflictuels, en plein cœur d’une opposition qui scellera la représentation d’une ancienne cité mythique chinoise au sein du cinéma sinophone.
Deux films d’été, deux films d’abandon, au double sens de l’abandon de soi-même et du sentiment de solitude. Deux films occupés par des personnages jusqu’ici sans but pour leur été mais se retrouvant pourtant contraints d’en trouver un.
Peut-être est-ce là que l’expression cinématographique des désirs nécrophiles est capable de sublimer les représentations plus culturellement acceptables de la sphère sexuelle : à travers elle, il est possible de pousser l’expérience humaine vers ses derniers retranchements.